Chirurgie et médecine esthétiques

Un engouement croissant, y compris (et surtout) chez les très jeunes

Selon une récente étude de l’ISAPS (International Society of Aesthetic and Plastic Surgery), les 18-34 ans (hommes et femmes) sont désormais plus enclins à recourir à la chirurgie esthétique que les plus de 50 ans. Les interventions pour lesquelles ils optent majoritairement sont la rhinoplastie et la lipoaspiration. Même tendance pour la médecine esthétique, non pas pour rajeunir mais pour embellir, leur préférence allant vers l’augmentation des lèvres et des fesses. Les candidats à ces pratiques “remodelantes”, influencés par les réseaux sociaux, sont d’ailleurs de plus en plus jeunes, parfois mineurs.

Les plus de 50 ans recourent quant à eux davantage aux techniques non-chirurgicales telles que les injections. Cela s’explique notamment par les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine des techniques rajeunissantes (injections d’acide hyaluronique, de botox, ultrasons, radiofréquence…), mais aussi par leur caractère non-invasif et leur rendu naturel.

Des actes en nette augmentation

Globalement, tous âges confondus, les interventions de chirurgie esthétique et les actes de médecine esthétique augmentent très nettement.

Les interventions chirurgicales les plus pratiquées en France sont l’augmentation mammaire, la chirurgie des paupières (blépharoplastie), la liposuccion, l’abdominoplastie et la rhinoplastie.

Les demandes de lipofilling (technique consistant à prélever de la graisse aux patients pour la réinjecter ensuite dans des zones qu’ils souhaitent regalber) ont explosé de 20 à 30 % ces dernières années.

Du côté de la médecine esthétique, les injections d'acide hyaluronique et de botox ont la primeur des hommes comme des femmes.

Une demande croissante des ados

Contrairement à leurs aînés, les jeunes ont une relation décomplexée à la chirurgie et à la médecine esthétiques et les interventions dont ils souhaitent bénéficier sont souvent inappropriées.

« Les réseaux sociaux et la “selfie mania” aidant, de plus en plus d’ados viennent nous consulter, indique le Dr Richard Abs. Ils ont parfois l’aval de leurs parents, mais la plupart du temps, lorsqu’il n’est question que d’actes de confort, pour augmenter par exemple le volume de leur bouche, nous leur recommandons d’attendre leur majorité. »

Dans tous les cas, quelle que soit l'opération esthétique envisagée, les chirurgiens esthétiques français opèrent rarement avant l'âge de 17 ans, lorsque la maturité physique et la croissance des organes (nez, seins…) sont terminées.

La recherche du naturel

Hormis les très jeunes gens, dont les demandes sont parfois déraisonnables, la plupart des candidats français à la chirurgie et à la médecine esthétiques souhaitent un résultat naturel. 

« Que ce soit pour les interventions chirurgicales ou pour les techniques de médecine esthétique, nous devons faire des actes qui “se voient sans se voir”, c’est-à-dire qui soient efficaces, mais que l’entourage des patients ne soupçonne pas, poursuit le Dr Richard Abs. Les techniques dont nous disposons aujourd’hui nous le permettent et nous nous en réjouissons. Une intervention est pour nous réussie lorsque les personnes que fréquentent nos patients leur disent qu’ils ont l’air reposés, détendus, sans se douter qu’une intervention a été réalisée. C’est une spécificité française qu’apprécient d’ailleurs de plus en plus d’étrangers. Quant aux demandes extravagantes de certains jeunes, voire très jeunes gens, les chirurgiens sérieux ne leur donnent pas une suite favorable. »