La dimension psychologique en chirurgie esthétique

Le recours à la chirurgie esthétique n’est pas un acte anodin. De nombreux patients attendent d’ailleurs plusieurs années avant de se décider et de passer à l’acte, car un projet de ce type doit être mûri, maturé. Et la dimension psychologique des patients en fait intimement partie.

Déjà, à l’origine, c’est souvent un mal-être psychologique dû à une imperfection ou une particularité ressentie comme telle qui pousse les patients à envisager une intervention de chirurgie esthétique. Ensuite, il y a l’appréhension quant au résultat (« Et si cela se voit ? Si mes traits sont modifiés ? Si je ne me reconnais pas ? Si l’opération est ratée ?...), puis la peur de l’intervention à proprement parler et de ses suites, l’angoisse de souffrir, etc.

Bref, la psyché intervient en permanence dans le processus de chirurgie esthétique qui, contrairement à la chirurgie médicale que l’on subit, est un processus voulu, choisi, touchant très souvent le visage, soit la partie de nous la plus visible.

Une prise en compte nécessaire de la psychologie des patients

Quels que soient le type d’acte chirurgical et la raison pour laquelle le patient entend y recourir, il doit prendre impérativement en compte la dimension psychologique du patient, avant, pendant et après le geste opératoire.

Avant, il s’agit d’analyser les raisons de la demande. N’est-elle pas la conséquence d’un problème plus profond qu’une simple amélioration physique ? Ne s’agit-il pas d’une n^ième demande chez un patient devenu “addict” ? Les modifications escomptées suffiront-elle à lui redonner sérénité et confiance ?

Pendant, le chirurgien devra veiller à ce que les résultats soient en phase à la fois avec ce que souhaite le patient et avec sa morphologie, les corrections apportées devant se percevoir (un visage plus jeune et détendu, une silhouette plus harmonieuse) sans se voir réellement.

« Tout est question d’équilibre, explique le Dr Richard Abs. Une intervention de chirurgie esthétique réussie reste naturelle, sans jamais modifier les traits. Elle ne doit pas se voir de prime abord. »

Après, le suivi de l’intervention permettra d’en optimiser le résultat et de le rendre le plus durable possible, en y associant par exemple des techniques de médecine esthétique.

Les effets délétères de la désinformation sur les réseaux sociaux…

La dimension psychologique des patients agit bien sûr aussi sur leur attitude, certains se révélant parfois difficiles, excessivement exigeants, voire agressifs : les patients aux demandes et besoins multiples et de plus en plus fréquents, les patients insistants, “dans leur bon droit”, estimant mériter ce qu’ils demandent, les patients rejetant toute aide mais présentant continuellement de nouveaux symptômes ou problèmes, et enfin les patients retors n’en faisant qu’à leur tête, au mépris des recommandations du chirurgien.

L’accès, aujourd’hui facile, aux informations médicales, mais surtout à la désinformation sur Internet et les réseaux sociaux, peut en effet remettre en question les diagnostics et options de traitement, phénomène difficile à gérer pour les médecins.

Comment agir face à un patient difficile ?

« En restant calmes et sans jugement, nous parvenons, dans la grande majorité des cas, à désamorcer les interactions difficiles, indique le Dr Richard Abs. Nous ne connaissons pas dans le détail la vie de nos patients, dont les comportements reflètent souvent des vécus difficiles. Lorsque nous analysons leur demande, nous essayons de les comprendre et de cerner leurs motivations pour leur proposer l’intervention la plus juste possible, qui les satisfera et leur apportera un réel bien-être. »

Tel est le rôle d’un chirurgien esthétique averti et responsable.