Augmentation mammaire en 15 minutes sous anesthésie locale par la technique Mia

Cette nouvelle technique arrivée en Europe en juillet 2023 et pratiquée en France par quelques chirurgiens seulement, permet de réaliser, en 15 minutes et sous anesthésie locale, des augmentations mammaires modérées (un bonnet et demi maxi, quel que soit le volume initial). Mais attention : elle ne s’adresse pas à toutes les femmes, loin de là. Et ses résultats ne sont pas aussi probants que ceux des poses d’implants classiques….

Une avancée technique que le Dr Richard Abs attend d’avoir le recul suffisant pour la proposer à ses patientes.

La pose d’implants par la technique Mia pour qui ?

Pour les femmes qui ne souhaitent qu’une augmentation modérée du volume de leurs seins, le dispositif Mia ne laissant passer que de petits implants (200cc maxi).

Les candidates à ce type de technique doivent avoir également un volume glandulaire suffisamment important pour recouvrir la prothèse car l’implant ne peut être placé sous le muscle et elles ne doivent pas présenter de relâchement des seins (ptose mammaire).

L’intervention n’est pas non plus possible chez des patientes ayant déjà eu une augmentation mammaire, ni chez celles dont la grossesse ou l’allaitement remonte à moins de 6 mois.

Elle reste possible en revanche après un lipofilling pour regalber davantage les seins.

Cette technique s’adresse aussi aux femmes ne souhaitant pas d’anesthésie générale et à celles qui doivent reprendre leur activité professionnelle rapidement.

Comment se déroule l’intervention ?

L’opération se déroule au bloc opératoire (impérativement), sous anesthésie locale. Le chirurgien réalise tout d’abord une petite incision de 2 cm au creux de l’aisselle, par laquelle il introduit un dispositif spécifique qui permet de créer un espace entre le muscle pectoral et la glande mammaire pour y insérer la prothèse sans avoir à réaliser de dissection. La prothèse est ensuite propulsée directement de l’aisselle dans sa loge. Fabriquée dans un gel très souple, elle est en effet capable de se faufiler à travers un tuyau fin. Il ne reste plus ensuite qu’à suturer l’incision sous l’aisselle. Cette mise en place dure une quinzaine de minutes.

Quels types d’implants ?

Les prothèses utilisées avec la technique Mia sont remplies d’un gel de silicone extrêmement souple et sont de forme biconvexe, contrairement aux prothèses mammaires classiques qui ont une face convexe et une face plane. Elles peuvent donc être insérées dans n’importe quel sens. Elles peuvent aussi être retirées par aspiration, via la même incision, si la patiente souhaite un jour s’en débarrasser.

Pour quels résultats ?

Les résultats de la technique Mia sont plus aléatoires que ceux des implants mammaires classiques. Ils s’apprécient quoi qu’il en soit au bout d’un mois.

Le travail de la loge tout d’abord, réalisé grâce à une prothèse provisoire gonflable, n’est pas totalement maîtrisable.

« Pour mettre en place des implants de façon esthétique, il est important de réaliser une dissection précise de la loge, ce qui n’est pas le cas ici », explique le Dr Richard Abs.

De plus, la forme des prothèses utilisées pour la technique Mia (des prothèses biconvexes, réservées jusqu’alors aux fesses) et le site d’insertion rétro glandulaire, ne permettent pas d’obtenir des résultats aussi naturels que la pose d’implants classiques avec un positionnement rétro pectoral ou dual plan, forcément plus naturel quand on n’a pas du tout de poitrine. Le fait que les prothèses soient biconvexes expose au risque que les bords soient visibles si la glande mammaire ne les recouvre pas parfaitement.

Avec quelles suites ?

Les suites de la pose de prothèses Mia (derrière la glande mammaire avec un simple écartement des tissus) sont plus confortables que celles d’une chirurgie traditionnelle (derrière le muscle pectoral avec dissection des tissus). Les douleurs sont plus légères et la reprise de l’activité peut se faire rapidement : le lendemain de l’intervention si le travail n’est pas trop physique contre 2 à 5 jours après une pose d’implants mammaires classiques.

Il n’y a pas de fils à retirer ni de drains. Un œdème post-opératoire peut apparaître mais il s’estompe généralement en une semaine. Les ecchymoses (bleus) sont rares.

Le port d’un soutien-gorge de contention est requis jour et nuit pendant 3 semaines.

Les implants insérés grâce à la procédure Mia ont une durée de vie similaire à ceux utilisés pour une augmentation mammaire classique.

Et quels risques de complications ?

Les complications avec ce type de prothèses restent identiques à celles des autres implants, à savoir le risque d’hématome, d’infection et de coques.

« Reste que cette solution “prête à l’emploi”, vendue aux chirurgiens avec ces prothèses, est discutable d’un point de vue déontologique et est assez éloignée des codes français ».

Dr Richard Abs